L’intervention a mis en évidence les fortes exigences d’une activité, la prise en charge de personnes psychotiques, nécessitant de la part des soignants une adaptation permanente aux sollicitations des patients et le maintien d’un cadre serein malgré les contraintes de temps et la charge de travail. Face à ces exigences, la coopération et les savoir-faire développés au fil du temps de façon plus ou moins informelle au sein de l’équipe se révèlent essentiels : polyvalence et autonomie collective permettent de gérer efficacement les aléas, d’absorber la charge de travail, de construire collectivement des pratiques professionnelles partagées et d’assurer l’apprentissage des nouveaux embauchés sur les « ficelles du métier ». C’est pourquoi l’écart entre les représentations et les attentes de l’équipe soignante d’un côté, et de la direction de l’établissement de l’autre, est problématique : en effet la réorganisation en cours, destinée à rationaliser l’activité par la suppression des « glissements de tâches » et le recentrage des missions sur le rôle de chaque profession, risque de porter atteinte à la cohésion de l’équipe et fait peser un risque, du point de vue des soignants, sur la qualité des soins. L’établissement a mis en œuvre suite à cette intervention une démarche de réflexion participative sur l’organisation de l’activité du service.