SEMAINE QVCT 2023 - QUESTIONNAIRE TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET TRAVAIL - LES RESULTATS

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SEMAINE QVCT 2023 - QUESTIONNAIRE TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET TRAVAIL - LES RESULTATS

Comment percevez-vous la sensibilité écologique de votre entreprise ou de votre structure ? Etablissez-vous des liens entre transition écologique et conditions de travail ? Répondez à notre consultation en ligne.

Semaine QVCT 2023 


CONSULTATION

Transition écologique et travail

 

 

 

 

LES RÉSULTATS DE NOTRE CONSULTATION 
"TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET CONDITIONS DE TRAVAIL"

 

Comment percevez-vous la sensibilité écologique de votre entreprise ou de votre structure ? Etablissez-vous des liens entre transition écologique et conditions de travail ? 

Dans le cadre de la Semaine pour la qualité de vie et des conditions de travail qui se déroule du 19 au 23 juin 2023 avec pour fil rouge "Transitions et travail, on en parle ?", l'Anact a lancé une consultation ouverte aux représentants du personnel, du management, de la direction de tout type de structures (entreprises, associations, administrations...), du 2 au 21 mai 2023, à laquelle 1 396 personnes ont répondu. Cette consultation n’est pas un sondage. Par rapport à la population des salariés actifs français, les CSP+, les femmes (67%), ou encore les agents de la fonction publique sont notamment surreprésentés parmi les répondants.

Les résultats de cette consultation soulignent les difficultés à mettre en cohérence conscience de la dimension stratégique de la transition écologique, liens avec les conditions de travail et actions déployées.

 

Conscience de l’aspect stratégique de la transition, mais passage à l’action encore timide

  • 81 % des répondants estiment que la transition écologique constitue un enjeu stratégique pour leur structure et 83 % que son activité va être impactée. 
  • Pour autant dans les établissements passés à l’action 52 % estiment qu’il s’agit « seulement de quelques actions » (contre 21 % « de nombreuses actions »). 
  • Dans le détail, ces mesures sont relatives aux éco-gestes (82 %), aux questions de mobilité (69%) et à la sensibilisation des salariés (63%) devant des mesures portant sur l’environnement de travail, la politique d’achats et les investissements.

Le regard de l’Anact

Si une majorité de répondants a conscience des enjeux stratégiques de la transition écologique, les principales actions qu’ils rapportent pour leur établissement ne relèvent pas de ce niveau. Engageantes dans la durée et utiles dès à présent du fait de l’augmentation des températures, les mesures en faveur de la prévention des risques sont rapportées par moins de la moitié des répondants (44 %). Les actions portant sur l’organisation de travail (36%), l’offre et la stratégie de la structure (32 %) et la formation et les compétences (24 %) semblent également plus rares alors qu’elles sont susceptibles d’avoir des effets durables en matière de prévention primaire. Les actions de nature préventives, organisationnelle et stratégiques demandent donc à être renforcées.

 

Amélioration des conditions de travail et transition écologique : des synergies possibles et attendues (de façon encore partielle)

  • Une proportion quasi comparable de répondants pensent que la crise écologique va dégrader leurs conditions de travail (38 %) ou, à l’inverse, avoir un effet neutre ou favorable (35 %). 27 % ne savent comment se situer.
  • Dans le détail, une majorité ne s’attend pas à être plus exposée aux risques professionnels (51 %), ni à subir une dégradation de la charge (50%) ou des relations de travail (56 %) du fait de la crise écologique.
  • Des interactions positives entre les mesures en faveur de la transition et l’amélioration des conditions de travail sont repérées : 51 % des répondants estiment que les actions déjà en œuvre au sein de leur structure ont, ou vont avoir, un effet favorable dans ce domaine. Trois registres en faveur de la transition écologique sont particulièrement identifiés comme potentiellement contributifs à l’amélioration des conditions de travail : l’environnement de travail (pour 72 %), la politique de déplacement (72 %) et l’organisation du travail (70 %).
  • En miroir, 86 % des répondants estiment que l’amélioration des conditions de travail peut contribuer à la transition écologique - au travers d’actions portant notamment sur la qualité du travail, la qualité des produits, l’évolution des modes de production, l’amélioration du dialogue social (par ordre de priorité)

Le regard de l’Anact

Une majorité des répondants ne pensent pas que la crise écologique les exposera davantage aux risques professionnels. L'expertise de l’Anses, largement reprise dans l’avis du Cese indique pourtant que ces risques augmentent du fait du réchauffement climatique. S’agissant des risques (physiques et psychosociaux) liés au travail en ambiance chaude, certains métiers et secteurs sont plus particulièrement concernés. En fonction des circonstances d’exposition, et notamment en cas de problèmes d’isolation thermique des espaces de travail et des domiciles, tous les milieux professionnels peuvent être concernés par l’aggravation des risques psychosociaux susceptibles de créer ou d'accroitre des tensions relationnelles. Ces écarts entre avis d’experts et représentations des répondants plaident pour une intensification des travaux de sensibilisation et de préparation à la prise en charge de ces enjeux. 

Le lien positif établi, par ailleurs, dans les réponses entre amélioration des conditions de travail et transition écologique est une bonne nouvelle qui ouvre des champs d’action importants. Les répondants ne semblent pas opposer les enjeux mais les penser en synergie. Ces réponses donnent à voir un public averti sur les conditions de travail qui mise notamment sur les aspects organisationnels, pourtant encore peu mobilisés en pratique.

 

La transition : un sujet de dialogue dans l’entreprise qui reste à instituer et développer

  • 91% des participants à la consultation déclarent échanger sur le sujet de la transition écologique au travail (très souvent pour 21 %, assez souvent pour 34 %, rarement pour 36 %). 
  • Les échanges prennent place à ce stade principalement entre collègues (pour 75 %) devant les réunions avec la direction (47 %) et avec les manageurs (42 %). 
  • Parmi les représentants du personnel (21 % des répondants), 60 % déclarent avoir déjà traité d’un sujet relatif à la stratégie ou la politique environnementale et 41 % avoir été associés à un projet de transition. Leur niveau d’implication a revêtu prioritairement la forme d’une information-consultation (64 %), d’un appui à la mobilisation des salarié.e.s (44 %), ou du suivi de mise en œuvre d’une décision technique (33 %). La négociation d’un accord ou d’une clause, ou la prise de décision stratégique sur le sujet de la transition écologique sont moins fréquentes (23 et 17 %).

Le regard de l’Anact

La transition écologique apparait donc comme un sujet de dialogue au travail pour une majorité de répondants, ce qui est un signe encourageant d’acculturation au sujet - avec de réelles marges de progrès sur sa prise en compte de façon opérationnelle et stratégique dans le cadre d’un dialogue plus « institué ». Si les répondants placent le dialogue social parmi les leviers favorables à la fois aux conditions de travail et à la transition écologique, le recours à la négociation et la participation des représentants du personnel à des décisions stratégiques restent manifestement à développer pour trouver les compromis entre prévention, activité et protection de l’environnement.

 

                                           

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